Tour des Ecrins

Après 1 mois de météo médiocre pour le parapente une fenêtre de deux jours s’annonce. Séb Blein est aussi disponible les deux jours et l’on est à  fond. Il ne nous reste plus qu’à  analyser la météo pour aller au bon endroit. Les basses couches sont stables et il faut aller en montagne pour décoller tôt, Séb appelle Jacques qui lui dit qu’ils vont avec Guy et Thomas au Galibier. Nous décidons de nous joindre au groupe et tenter le tour des Ecrins avec ses 250km.
Petite rando pour monter au déco et décollage immédiat, car c’est déjà  bien alimenté, il n’est pas encore 9h30. Suite à  une erreur qu’il faut parfois savoir taire… je suis obligé de reposer pour défaire une grosse cravate, le temps de redécoller je perds un bon quart d’heure sur le groupe.
Pour couronner le tout, mon vario/GPS me là¢che, pas facile de voler sans instrument ! Je ne sais plus faire, certes dans du gros thermique ou en crête c’est facile, mais quand il s’agit de monter dans du +0,5 à  3 500m sans repères ce n’est plus pareil. J’ai acheté une tablette tactile qui aurait pu remplacer le vario mais je préfère la laisser en veille d’écran pour espérer d’avoir assez d’autonomie pour enregistrer le vol !
Bref début de vol pas très dur, mais il faut être patient, ça monte haut, mais doucement. Première transition au-dessus de la Maurienne, on arrive bas et c’est moins bon en Vanoise que dans les Ecrins, les premières barbules apparaissent ce qui me motive. J’ai toujours le groupe en visuel devant à  15/20mn. Je vais rejoindre la première barbule atteignable pour aller faire la première balise vers Moutier pour ensuite transiter sur les faces Est de Belledonne. J’en profite pour bricoler mon GPS, j’arrive à  le remettre en marche, mais sans visuel à  l’écran, résultat j’ai le vario sonore ce qui va m’aider pour la suite!
Le vol est simple, on monte au plafond et on transite jusqu’à  la prochaine barbule, il n’y a pas beaucoup à  réfléchir.
J’en profite pour accélérer le rythme, Séb, Guy, Jacques et Thomas ne sont plus qu’à  une transition d’avance quand on sort de Belledonne. Quand je lance la transition, ils arrivent en bas du thermique suivant. Au Tabor, le groupe prend la direction du Vercors, je suis isolé, car je n’arrive pas à  gagner plus de terrain. Sans instrument, vitesse vent, vitesse sol, altitude etc… je préfère finir le tour des Ecrins sans faire de rallonge car il faut partir traverser la plaine ce qui n’est pas facile.
Descente des faces Ouest des Ecrins plutôt facile avec de gros plafonds et enfin des bons varios, curieusement il n’y a pas ou peu de brise sur Corps à  14h, les éoliennes ne tournent même pas !
Les cums m’incitent à  passer par le mont Guillaume par derrière le Piolit, je compte faire une balise vers Vars mais il n’y plus aucun cum, la remontée du mont Orel est laborieuse et dans la brise. Je ne connais pas le coin c’est la première fois que j’y vole et j’ai peur de me faire coincer par la brise, je tà¢tonne puis je renonce pour me diriger vers Guillestre. Remontée de la vallée jusqu’à  l’Argentiére en prenant mon temps, je suis largement en avance sur le timing ! Je me glisse dans la vallée de Vallouise pour éviter la brise de Briançon et surtout survoler les hauts massifs des Ecrins ce que j’attends depuis le début du vol.
Il y a une rue de cum jusqu’à  la montagne des Agneaux, je prends mon temps pour savourer chaque minute et en prendre plein les yeux. Plafond à  4250m en face du Pelvoux avec une vue plongeante sur les Barre des Ecrins. Le cum se désagrège et je dois partir pour le Galibier, je suis haut et je décide d’y aller en ligne droite, la brise de la Grave me gêne à  peine et je pose à  la voiture au soleil. Il reste encore une à  deux heures volable.
Je me mets en attente au sommet du Galibier pour regarder le groupe rentrer. A 20h45 je suis posé depuis presque 2h et toujours personne, je n’y crois plus et je m’attends à  faire une longue navette pour récupérer tout le monde. A 21h le groupe débarque, ils ont réalisé un énorme triangle FAI de 300km et même 315km pour Thomas ce qui est le record de France et à  seulement 11km du record du monde!

Félicitations à  eux quatre pour cet exploit.

Le lendemain on remet le couvert avec Séb, déco à  9h45. On sort seulement à  12h pour se faire tarter par 20 à  30km/h de nord !!! Alors que la météo avait annoncé sud. On décide d’abréger le vol, Séb à  quand même trouvé le courage de pousser jusqu’à  Guillestre avant de rentrer à  Briançon.

La trace du vol : http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2013/vol/20150545

Les photos :

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